mardi 5 mai 2009

TYRANNIE DE LA COMMUNICATION

INTRODUCTION

En ce 21ème siècle alors que l’information arrose notre société grâce à la multiplication des outils de communication, on peut s’interroger sur l’avenir et le rôle du journaliste et même de se demander s’il est toujours utile. On constate en effet, qu’il existe entre le journaliste et le grand public un fossé qui se creuse et une incompréhension qui s’amplifie. Aujourd’hui, les sources d’informations sont tellement multiples et quasi-instanées, que chaque individu est inondé, sursauté de nouvelles. Cela dénote t-il d’une volonté d’informer ou de manipuler l’opinion. Que dire de certaines pratiques journalistiques à la remorque de scandales politiques. Dans cet exercice, l’impact de l’image est d’une particulière, en ce sens que nous vivons dans la société de l’image. Mais la liberté de montrer ne doit-elle pas être encadrée par le droit de regarder sans être choqué ? Ne faudrait-il pas pour l’émergence d’un monde meilleur repenser la communication sur la base d’une démarche équilibrée entre le professionnalisme et l’éthique ?

I - PRESENTATION DE L’AUTEUR ET DE L’ŒUVRE
1. L’auteur
Né le 05 Mai 1943 et de nationalité espagnole, Ignacio Ramonet auteur de cet ouvrage intitulé « la tyrannie de la communication » est journaliste, sociologue, théoricien des médias et de la culture et docteur en sémiologie. Promoteur du Forum Social Mondial de Porto Allègre (Brésil) dont il a proposé le slogan « un autre monde est possible », il est l’une des voix les plus représentatives des alter mondialistes. Il est l’auteur de plusieurs livres dont notamment La communication victime des marchands (1989), Nouveau maître du monde (1996), Propagandes silencieuses : Masses, télévision, cinéma (2000), etc. comme journaliste, il reçut de nombreuses distinctions internationales.
2- L’œuvre
Publié en 1999, aux éditions Galilée et composé de 285 pages, « La tyrannie de la communication » est un essai salvateur qui aborde des thèmes centraux de la lutte qu’il y a à mener aujourd’hui contre la connerie ambiante… En vrac, les mensonges médiatiques incités soit par la course aux scoops soit par des montagnes contrefaits pour ressembler à la réalité, la surenchère d’informations et le bidonnage qui empêchent d’exercer un esprit critique.

II- RESUME
Ignacio Ramonet analyse dans ce chapitre l’emprise des médias sur la société, et l’avènement du multimédia et du numérique qui a induit de profondes transformations de systèmes d’informations. Cette révolution est souvent présentée comme une libération, une garantie supplémentaire de la transparence démocratique. Ignacio Ramonet s’attache à pulvériser ses illusions. Aujourd’hui, son statut, c’est devenue une marchandise que l’on doit pouvoir vendre dans le monde. Ainsi, elle lui est impossible de jouer son rôle fondamental : d’éclairer le débat démocratique, fonction essentielle à sa bonne marche.
Autrefois, la véracité d’une nouvelle représentait sa plus grande valeur. De nos jours, le rédacteur en chef ou le directeur d’un journal ne demande plus qu’une information soit vraie, mais qu’elle soit intéressante. L’auteur revient de ce fait sur les dysfonctionnements mettant à jour les contradictions nées des toutes communications. En dénonçant vigoureusement et clairement les dérives, Ignacio Ramonet montre comment les médias deviennent un moyen d’asservir et d’aliéner les citoyens.

III- LES CARACTERISTIQUES DE L’INFORMATION
La première caractéristique de l’information est la surabondance à notre portée or celle-ci peut provoquer la désinformation, d’où la censure imposée parfois. L’idée répandue que la quantité d’information est liée à celle de liberté, est totalement erronée de nos jours car ajouter de l’information n’augmente pas la liberté.
IV- LES CRITIQUES
Ignacio Ramonet a tenu des critiques acerbes contre les journalistes. Il est catégorique dans ses analyses et il met tous les journalistes dans le même sac. L’auteur de Géopolitique du chaos (1997) soutient la fin du journalisme ce qui n’est pas vrai à cent pour cent, parce que le système a besoin du journalisme. Le fait qu’il sert d’alibi montre qu’il est important. En outre, Ramonet n’a pas montré comment le journaliste doit se comporter devant à cette révolution numérique. Il a tout simplement décrit le côté négatif des Technologies de l’Information et de la Communication c’est un rejet aveugle des bienfaits de ces outils. Ces outils (Internet, ordinateurs et téléphone portable) devaient améliorer la performance des journalistes et non produire l’effet contraire. En plus, il a manqué de courage envers les médias français contrairement aux autres médias occidentaux. Jean-Pierre Tailleur, auteur de « Bévue de presse, 2002 » et d’un essai bibliographique « Mal journalisme à la française, 2003 » s’interroge sur la « pauvreté d’une argumentation simpliste, dogmatique, dépourvu de reproches envers les médias français de Ramonet. Des journaux « indépendant », du Canard enchaîné de la Dépêche de Midi produisent parfois aussi de la mal information. Si l’on sait que la presse française est trop souvent une caisse de résonance de ces prêts à penser faussement constructifs et incisifs ». Selon toujours Jean-Pierre Tailleur : Ramonet « a tort d’imposer l’idée que le mal journalisme ne se jauge que par le biais des excès capitalisme ».
En effet, Ignacio Ramonet semble décourager bons nombres de jeunes qui veulent embrasser le métier de journalisme. Si le milieu pourri comme il le pense, il ne serait pas toujours journaliste. Le concours du CESTI semble démentir le pessimisme de Ramonet, le nombre de candidats augmente d’année en année.

CONCLUSION
Les temps ont changé, l’exercice journalistique n’est plus uniquement l’investigation, la recherche de l’information mais aussi le tri et la hiérarchisation. Le journal doit redonner ses lettres de noblesse à l’information, il doit la vérifier, il doit la hiérarchiser, il doit la mettre en forme, il doit lui permettre d’être lue, vue et entendue par le plus grand nombre de personnes. Cependant, des questions aussi ne manquent pas. A quoi sert un journaliste à l’heure ou le tsunami est relayé par les vidéos amateurs ? A quoi sert un journaliste quand l’information se trouve en permanence et à profusion sur Internet et déjà sur le téléphone portable envoyé automatiquement. Et Ignacio Ramonet d’ajouter « de quels problèmes actuels le journalisme est-il la solution ? Si nous parvenons poursuit-il à y répondre alors le journalisme ne disparaitra jamais ? ».

Marie-Henrie SARR

1 commentaire:

  1. Merci de te soucier du devenir de notre profession.Tu le fais avec la manière...

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